La répétition du mot grâce trois fois dans la lettre-préface de ce livre, fût-ce dans des sens différents (en ce qui concerne soit l’écriture ou la religion), n’est sans doute pas un hasard au moment où la notion de grâce fait l’objet de féroces débats entre catholiques et protestants. Ces derniers accordent une importance beaucoup plus grande à celle-ci selon le principe augustinien, radicalisé par Martin Luther, de la sola gratia (cette idée selon laquelle le salut de l’âme du croyant serait déterminé uniquement par la volonté divine, peu importe donc la ferveur de sa foi ou les oeuvres qu’il ou elle accomplira). La notion de la prédestination qui en découle est un des principaux points de discorde qui oppose catholiques et protestants. Le mot est utilisé encore trois fois au quatrième dialogue qui s’intéresse lui aussi à la question de la foi, ainsi qu’à celle du témoignage de l’écriture (et des Écritures?).
Notes