Cette maxime provient de l’auteur romain Juvénal (Satires I). Traduite littéralement, elle dit « on loue la probité, mais elle gèle », c’est-à-dire qu’on fait l’éloge de la probité ou de l’intégrité morale mais qu’on la néglige (comme le montre la gravure du frontispice où la figure féminine est montrée d’un côté à demi-nue avec sa robe en haillons, tenant un bâton de mendiant).
Plusieurs autres éléments de la gravure du frontispice au-dessus de cette devise sont significatifs : les têtes de Maures dans les coins supérieurs et les lettres I et M dans les coins inférieurs sont les marques du libraire-imprimeur de l’ouvrage, Iehan (Jean) Morin qui a subi de graves conséquences à la suite de la publication du Cymbalum (voir les documents d’accompagnement pour plus d’information).
Les mots en lettres grecques liés aux têtes d’anges de chaque côté de la figure féminine – « EUGE SOPHOS » – signifient « Avance , sage! »… mais ils peuvent aussi avoir un sens plus ironique qu’on pourrait rendre par une expression moqueuse comme « Ah! bravo, le sage! ».
La gravure du frontispice (différente de celle de l’édition de 1538 à Lyon qui représente simplement un poète) semble faire référence au contenu du Cymbalum mundi, mais la même image aurait été utilisée pour une autre publication (une édition du Roman de la rose de 1538), ce qui signifie qu’il ne faut pas trop s’appuyer sur celle-ci pour interpréter ce livre… même si elle illustre parfaitement les dénonciations morales du Cymbalum mundi!
Notons que bien que l’édition de Lyon ne montre pas la même image, elle reproduit tout de même la maxime de Juvénal sur la probité.